Contenus de l'article
Evaluation des investissements à réaliser en réseaux et stations d’épuration pour la période 2010 – 2015
d’épuration pour atteindre les objectifs fixés par la réglementation en vigueur et notamment par la
Directive Cadre sur l’Eau (intégrant les directives usages) et localement traduite par le Schéma
Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE Rhône Méditerranée 2010-2015).
1 – Les besoins en réseaux d’assainissement
Les investissements à réaliser sur les réseaux portent sur les thèmes suivants :
- diagnostics de réseaux pour connaître les insuffisances structurelles : section, dimensionnement de pompages, les dégradations : fissures, dégradation de matériaux, de joints … et les raccordements d’eaux claires ;
- renforcement de la capacité hydraulique : section de tuyau, débit de pompage ;
- réhabilitation de réseaux dégradés ;
- séparation des eaux usées des eaux pluviales et de ruissellement ;
- aménagements aux exutoires de déversoirs d’orage, ou de trop pleins de postes pour assurer un traitement au moins sommaire des eaux brutes rejetées ;
- raccordement entre collectivités dans le cas de traitement commun de plusieurs zones agglomérées.
Pour satisfaire les besoins tels qu’exprimés dans les schémas d’assainissement produits par les communes au cours des dernières années, dans les contrats de milieu en cours de mise en œuvre ou d’élaboration et répondre au besoin important et stratégique de fiabilisation des réseaux et de limitation des flux par les eaux de ruissellement, il est nécessaire de maintenir un niveau d’investissement en réseaux sur les communes rurales au moins égal à celui pratiqué au cours de ces dernières années.
L’ensemble de ces travaux structurants s’élève à environ 9 millions d’euros par an soit une contribution du département de 2,5 à 3 millions d’euros annuels sur la base d’un financement au taux moyen de 30 %.
2 – Les critères de sélection des STEP à renouveler
Les stations existantes à renouveler et les communes non encore équipées où un investissement est nécessaire ont été identifiées, en fonction de trois critères :
- saturation : une STEP est considérée comme un équipement à renouveler systématiquement lorsque le taux de saturation hors période de pointe est supérieur ou égal à 100% ;
- vétusté : une STEP est considérée comme vétuste lorsqu’elle est âgée de plus de 30 ans (date de mise en service antérieure à 1979) ;
- impact sur le milieu : les données utilisées sont celles fournies par le SDAGE Rhône Méditerranée 2009-2015. Les masses d’eau bénéficiant d’un report d’objectif (2021 ou 2027) ont été identifiées. Parmi ces masses d’eau bénéficiant d’un report, les masses d’eau dont les paramètres justifiant le report peuvent être attribués à l’activité des STEP ont été retenues.
Ces paramètres sont la présence de nutriments et/ou de matières organiques et oxydables.
Les STEP se rejetant dans ces masses d’eau ont été considérées comme impactantes sur le milieu naturel.
La liste de STEP à renouveler ainsi sélectionnée a été expertisée par le service assainissement.
Deux listes complémentaires ont été élaborées et validées par le service assainissement :
- STEP dont le taux de saturation est >80% et <100% : 15 STEP identifiées
- STEP dont aucun critère n’atteint le seuil critique mais dont le fonctionnement et les performances ne sont pas satisfaisantes : 35 STEP identifiées.
Parmi les communes non encore équipées d’installations de traitement des eaux usées (27 communes concernées), 7 ont engagé un schéma directeur d’assainissement et ont en projet la construction d’une STEP.
Au total, 123 STEP sont à renouveler ou à créer durant la période 2010-2015.
3 – Les besoins en matière d’installations de traitement des eaux usées
Les besoins en matière d’installations de traitement des eaux usées ont été identifiés en intégrant :
- la capacité des nouveaux projets, calculée à l’horizon 2025 ;
- la préconisation de filières de traitement, en fonction de la capacité des nouveaux projets et
du contexte local.
Les 123 STEP à renouveler ou à créer durant la période 2010-2015 représentent une capacité totale de 644 140 EH.
La liste des besoins en matière d’installations de traitement des eaux usées est donnée dans le document principal.
4 – Evaluation financière
4.1 – Données sources
Afin d’évaluer les besoins financiers en matière d’assainissement, le Conseil général de l’Hérault a confié à un bureau d’études une étude spécifique sur les coûts des installations d’épuration et la caractérisation des éléments qui constituent ces coûts.
L’objectif de ce travail est de connaître le prix unitaire des stations d’épuration (en € hors taxe par équivalent habitant) en fonction de différents paramètres : taille de la station, performances attendues, filière de traitement, contraintes du site et les éléments qui expliquent la composition et l’évolution du coût des stations d’épuration.
La méthode :
Elle a consisté à analyser les coûts connus de construction des stations d’épuration au cours des dix dernières années 2000 à 2009 inclus dans un périmètre constitué par le département de l’Hérault, les départements limitrophes ou proches : Gard, Aude, Lozère, Pyrénées Orientales, Tarn ; d’autres informations recueillies dans le périmètre des agences de l’eau Rhône Méditerranée et Corse et Adour Garonne. Les informations portent surtout sur les filières « boues activées » et « lits plantés de roseaux » qui sont les deux filières les plus construites au cours des dernières années. L’analyse des coûts a été faite après actualisation des coûts en utilisant l’index TP 01 qui est l’index global d’évolution des prix de travaux publics.
Cet index est celui qui traduit le mieux l’évolution du coût des stations d’épuration, d’autres paramètres interviennent : évolution des filières en fonction des contraintes réglementaires, montée en gamme, nombre et technicité des équipements (autosurveillance, boues,…) effets de « mode » de certains procédés. On observe globalement une augmentation du coût de 5 % par an sur dix ans. Des comparaisons ont ensuite été réalisées entre les stations de différentes capacités, des filières, des équipements annexes (traitement tertiaire, filières boues, traitement des odeurs). Une analyse de la dispersion des résultats et des éléments explicatifs de cette dispersion a aussi été réalisée.
Résultats :
Le coût des stations est globalement composé de 60 % de terrassement et génie civil et 40 % d’équipements. Pour les moyennes et grandes stations la part équipement est un peu plus élevée ; pour les très petites, particulièrement celles utilisant les écotechniques la part terrassement est plus importante.
Evolution du coût avec la capacité : une tendance d’évolution inverse du coût unitaire avec la capacité est observée, elle est très nette pour les petites stations. Pour faire l’analyse plusieurs catégories ont été distinguées.
Très petites stations (inférieures à 200 habitants) on observe :
- Une grande dispersion des résultats,
- Une augmentation très importante du coût pour les stations les plus petites.
La gamme de coûts varie de 600 à 1 100 €/habitant avec des valeurs extrêmes jusqu’à 1 500 €.
Pour ce type d’installations les plus values annexes : accès, clôture, mesure de débit peuvent grever le coût unitaire.
Petites stations d’épuration (200 à 2 000 habitants) :
Dans cette catégorie les résultats sont plus stables et on constate une diminution progressive du coût avec la capacité.
Les coûts unitaires restent élevés :
- 600 à 800 €/habitant pour 200 habitants
- 250 à 450 €/habitant pour 2 000 habitants
Le coût des filières lagunage naturel ou aéré peut être inférieur à celui des deux filières : aération prolongée ou lit planté de roseaux.
Stations moyennes (2 000 à 20 000 habitants) :
On observe une légère décroissance du coût avec la capacité.
Il reste peu de filières applicables dans ce cas et on constate un coût moindre des lagunages naturels ou aérés par rapport aux boues actives, aération prolongée.
Les coûts varient de 260 à 400 € pour 2 000 habitants Il sont de 250 € pour 20 000 habitants.
Grandes stations d’épuration(plus de 20 000 habitants) :
Il y a peu de valeurs dans cette catégorie, le coût unitaire se stabilise à 250 €/habitant.
En résumé on peut comparer des stations de coût unitaire par types de stations (figure 16) :
- très petites : 800 €/habitant
- petites : 500 €/habitant
- moyennes : 300 €/habitant
- grandes : 250 €/habitant
Les valeurs sont des coûts repères, de très fortes dispersions + ou – 30 % sont observées, en aucun cas ces montants ne peuvent être utilisés pour évaluer un projet.
Analyse de cas particuliers :
Très petites stations d’épuration
Les technologies utilisées sont issues, selon les cas des procédés mis en œuvre en assainissement collectif ou individuel.
La filière « géoassainissement » qui a été très largement répandue est abandonnée car elle pose des problèmes de fiabilité dans le temps.
Les écotechniques adaptées : lit planté de roseaux et lagunage naturel sont les plus adaptées.
On observe tout de même que souvent des procédés « standard » sont mis en œuvre et amènent parfois à des coûts démesurés.
Il est nécessaire dans ce cas pour satisfaire aux contraintes de protection de milieu naturel tout en maîtrisant les coûts, d’adapter les filières existantes aux petites capacités en recherchant les voies de simplification de leur réalisation et de réfléchir à des filières très simplifiées composées d’un étage de traitement sommaire suivi d’une dispersion du rejet.
Réhabilitation de stations existantes
Selon les cas l’utilisation et la valorisation des installations existantes peut-être intéressante en
particulier dans deux cas :
- La combinaison d’une installation existante avec une filière complémentaire à créer : lagunage avec lit planté de roseaux, aération prolongée avec lagunage, lagunage aéré avec lit planté de roseaux…
- La revalorisation d’une filière existante : lagunage naturel en lagunage aéré ou lagunage avec lit planté de roseaux
Conclusion :
L’étude sur les coûts a permis de connaître les coûts des différents types de stations, les éléments qui le composent et qui en conditionnent l’évolution.
Pour optimiser les investissements à venir il faut veiller à :
- Bien réfléchir tous les projets au cas par cas pour les adopter aux besoins et contraintes locaux.
- Travailler sur une optimisation économique des filières des petites et très petites stations d’épuration.
- Saisir dès que c’est possible les opportunités de revalorisation et combinaison des filières existantes.
- Ne pas utiliser les valeurs fournies par cette étude comme des données projet qui s’apprécient au cas par cas, car les données locales peuvent amener à une très grande variabilité des coûts.
4.2 – Besoins financiers pour la capacité totale à réaliser
Pour chaque type de filière préconisée, le coût unitaire de chaque STEP a été calculé en fonction de sa capacité et des données de coût apportées par l ‘étude (équation des courbes de régression).
- 75% des coûts totaux des STEP à réaliser se répartissent de façon homogène entre les bassins versants de l’Orb, de l’étang de l’Or et de l’étang de Thau, pour une capacité représentant 75% de la capacité totale à réaliser ;
- le bassin versant de l’Hérault représente 17% des coûts totaux, pour une capacité représentant 14% de la capacité totale à réaliser ;
- le bassin versant Lez Mosson et l’ensemble des sous-secteurs Vidourle, Garonne, Aude et
Cesse représentent 14% des coûts totaux, pour une capacité représentant 8% de la capacité totale à réaliser.
4.3 – Besoins financiers pour les communes éligibles aux aides départementales
Les communes éligibles aux aides départementales sont les communes rurales telles que définies par l’arrêté préfectoral N°2009-1-761, en date du 13 ma rs 2009.
Sur l’ensemble des communes éligibles, le coût des STEP à réaliser s’élève à 66 M€ HT.
Ce coût représente 35% du coût total des STEP à réaliser sur l’ensemble du Département.
La capacité à réaliser dans les communes éligibles est de 175 640 EH et représente 27% de la capacité totale à réaliser sur l’ensemble du Département.
Globalement, les STEP à renouveler ou à créer dans les communes éligibles sont de petite capacité, ce qui se traduit par un coût par équivalent habitant plus élevé : il est de 408€ HT/EH dans les communes éligibles, contre 287 € HT/EH sur l’ensemble du Département.
Les aides prévisibles pour le Département peuvent être évaluées à 19,8 M€ HT, sur la période 2010-2015, ce qui représente un investissement d’environ 3,3 M€ HT par an.
En moyenne, l’aide départementale s’élèverait à 122 € HT/EH de capacité à créer, ce qui ramène le coût moyen des stations d’épuration des communes éligibles au coût moyen sur l’ensemble du département.
A eux seuls, les bassins versants de l’Orb et de l’Hérault représentent 64% du coût des STEP à réaliser dans les communes éligibles, pour une capacité représentant 67% de la capacité à réaliser sur ces communes ;
Les bassins versants du Lez Mosson, de l’étang de l’Or, de l’étang de Thau et les sous- secteurs du Vidourle, de l’Aude, de la Garonne et de la Cesse représentent 36% du coût des STEP à réaliser dans les communes éligibles, pour une capacité représentant 33% de la capacité à réaliser sur ces communes.
Source : http://www.herault.fr/eau
Partager la publication "Investissements pour l’assainissement des eaux dans l’Hérault"